
|
Les
pièces coulées sont posées
sur des rondeaux de plâtre mises à
sécher sur des étagères.
Quelques jours suffisent pour obtenir des
pièces parfaitement sèches.
Après
le séchage les pièces subissent
une finition avant la cuisson de biscuit. Les
lignes de coutures et les imperfections sont
rectifiées avec la lame d'un couteau et
une éponge humide.
Il est
inutile de prendre trop de risques en manipulant
ces pièces crues très fragiles et
de pousser trop loin la finition. S'il reste de
petits défauts ils pourront être
supprimés après la cuisson de
biscuit. Le biscuit de porcelaine est
très tendre, il se travaille facilement
et les pièces biscuitées sont bien
plus solides que les pièces
crues.
La photo
ci-contre montre des ours et des chats
fraîchement coulés mis à
sécher.
|
|

|
A
l'issue de la finition en sec, les pièces
sont mises au four électrique pour la
cuisson de biscuit.
La
courbe de cuisson se déroule selon un
programme automatique
généré par un
programmateur-régulateur Pixsys de type
ATR620.
Durée
de la chauffe : 8h20mn
Température
maxi : 1030°C
|
|
 
|
Après
la cuisson de biscuit de petites rectifications
sont faites avec du papier de verre fin. Le
biscuit est très tendre, il se travaille
facilement.
Les
traits de l'ours peuvent être
améliorés avec de petits outils de
sculpteur (yeux, bouche, nez...). La signature
en creux sous la base de l'ours est
accentuée à l'aide d'une pointe
fine en inox.
La base
de l'ours est rectifiée en la frottant
sur une planche bien plane garnie de papier
abrasif. Ceci assure la facilité du
désémaillage du pied après
l'application de la glaçure.
|
|

|
Après
l'accentuation de la signature et la gravure du
numéro de série, un colorant
(pigment céramique) est appliqué
au pinceau sur les gravures puis effacé
à l'éponge pour qu'il ne subsiste
que dans le creux des tracés.
|
|
 
|
J'émaille
mes pièces avec un nébulisateur
relié à une arrivée d'air
comprimé commandée au pied par la
pédale d'un distributeur. Le faible
encombrement de ce dispositif et sa bonne tenue
en main permettent une extrême
précision dans l'émaillage. Le
nébulisateur produit très peu de
brouillard. De toutes petites quantités
d'émail peuvent ainsi être
utilisées avec ce système et
quasiment sans perte. L'aspect de la couche
d'émail déposée est lisse
et régulière.
La
cabine d'émaillage est à rideau
d'eau sur ses trois côtés et est
mise en dépression atmosphérique
sous l'effet d'une VMC qui capte en partie
haute. Un bac de décantation assure le
recyclage de l'eau.
La photo
ci-contre montre l'application d'une
première glaçure sur le biscuit de
l'ours.
|
|
 
|
Le
biscuit nu est pesé avant
l'émaillage et le contrôle du poids
des glaçures déposées est
effectué tout au long de l'application
sur une balance électronique à
précision de 1g.
|
|
 
|
Les
autres couches de glaçures sont
déposées à la suite.
Chacune étant contrôlée en
poids déposé selon une recette
propre à l'effet final recherché.
Les notes des poids déposés sont
recueillies sur un carnet de bord ainsi que tous
les autres paramètres de mise en
oeuvre.
|
|
 
|
Avant
l'enfournement, la plaque réfractaire qui
supportera l'ours pendant la cuisson est
vérifiée pour s'assurer que la
couche d'alumine qui la recouvre est en bon
état. L'alumine mélangée
à de l'eau contenant un peu de bentonite
est déposée au
nébulisateur. Les deux faces de la plaque
sont recouvertes d'alumine et
numérotées. A chaque cuisson la
plaque est retournée. Le numéro (1
ou 2) est noté sur le carnet de bord, ce
qui évite d'oublier ce geste à la
cuisson suivante et assure la
longévité de la plaque qui
finirait par se déformer si elle
était toujours utilisée sans
retournement.
L'ours
dont le pied a été
désémaillé repose
directement sur la plaque, sans
catcher.
Autour
de l'ours sont disposés de petits oeufs
installés dans des coupelles. Ce sont des
essais de nouvelles glaçures qui n'ont
pas encore fait leurs preuves... A chaque
cuisson j'essaie d'avoir quelques tests dans le
four pour faire avancer mes
recherches.
|
|

|
La
cuisson est démarrée
immédiatement après
l'enfournement. Il ne s'écoule
guère moins de 1/4 d'heure entre la fin
de l'émaillage et la mise en chauffe du
four.
Cuisson
en four électrique 3000 Watts
Courbe
de chauffe en 24 segments programmée sur
ATR620 de Pixsys.
Entrée
thermocouple S - Pt/Pt-Rh10%
Sortie
de régulation 0/12 V DC sur SSR.
Refroidissement
accéléré automatique en fin
de montée pour chuter de 200°C en 20
mn.
Froid
à froid en 26h00.
|
|

|
L'ours
est cuit... Enfin !
En le
disposant à côté d'une
pièce crue on constate un changement de
taille spectaculaire... Le retrait de cuisson de
la pâte de porcelaine est d'environ 14%,
l'ours final a rétréci dans toutes
ses dimensions et perdu 50 mm en hauteur.
Le pied
de l'ours dans sa dimension la plus longue a
perdu plus de 30 mm. Le retrait du pied s'est
fait grâce à la couche d'alumine
peu compacte qui a permis le glissement de la
porcelaine en rétraction.
Ici
s'achève le document sur mon ours
polaire. J'espère que les
différents volets de cet exposé
ont permis d'apprécier la valeur de ce
travail très technique sur la
création céramique et les
glaçures à cristallisations.
- Denis
Caraty
- Céramiste
|
|